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Le film comique français et l'expérience gastronomique :
le répertoire sensoriel de la comédie à table


Raphaëlle MOINE
Maître de conférences
Université Paris X-Nanterre
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Le cinéma comique français passe souvent à table : le repas y est souvent la scène de prédilection des petits et des grands drames familiaux, lieu emblématique du quotidien ou l'espace ritualisé de la satire sociale. Si la comédie de mœurs est le creuset de ces représentations du boire et du manger quotidiens, où les connotations de la nourriture, de la boisson et des manières de table comptent souvent plus que la mise en scène de la sensorialité, le genre explore aussi un autre versant de l'expérience culinaire : la gastronomie. La comédie construit alors un discours où les mets et les vins d'exception sont l'expression d'un savoir, d'un savoir-faire et d'un savoir-vivre, fortement identitaires, souvent liés à une tradition du goût, menacés par la modernité ou opposés à l'espace social ordinaire.

Si la comédie tend à circonscrire le bien boire et le bien manger dans un monde à part et à montrer la sensorialité alimentaire comme un luxe, dont le film offre le spectacle à ses spectateurs, une mise en perspective historique de ces expériences gastronomiques montre toutefois une évolution très nette. Dans les années 1970, la sensorialité tend à être une affaire de professionnels, de spécialistes (L'Aile ou la Cuisse, Le Grand Restaurant), et à s'épuiser dans un discours savant ou dans une excitation burlesque, dont l'acteur Louis de Funes peut être l'emblème ; dans les années 1990 en revanche (Le Bonheur est dans le pré, Cuisine américaine), les films revendiquent une sensualité sereine et bonhomme, dont Eddy Mitchell peut être l'incarnation. Il semble donc que la comédie ait rajouté à son répertoire sensoriel des images du plaisir.


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