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"À quels saints se vouer ?"

Réussir Vigne - avril 2006


Le pressoir mystique
"Le pressoir mystique"

Bible moralisée de Philippe le Hardi, Provence, fin XVe siècle.
Paris, BnF, département des Manuscrits, Français 166-167, fol. 123v.
Source : Blibliothèque nationale de France


Réussir Vigne, avril 2006


Réussir Vigne
11, rue de la Baume
75 008 Paris
Claudine Galbrun, Rédactrice en chef : c.galbrun@reussir.tm.fr
Gérard Crochet, secrétaire de CEPDIVIN, suggère une autre dimension à la crise qui frappe actuellement les vignerons. Saint Vincent et autres saints patrons de la vigne et du vin n'y seraient pas étrangers.

Organisateur d'une superbe dégustation littéraire le 20 janvier 2006 au Château Dillon (Blanquefort, Gironde), Gérard nous avait donné une conférence très documentée et pleine d'humour : "Les saints patrons de la vigne & des vignerons".

Il récidive dans un article de deux pages en se "confessant" à Claudine Galbrun, rédactrice en chef de la revue mensuelle Réussir Vigne.



(Extraits)

"Si la crise qui frappe aujourd'hui le secteur viticole atteint cette ampleur, c'est parce qu'elle touche à l'inconscient collectif des vignerons. Il en est avec la vigne autrement qu'avec toute autre culture", estime Gérard Crochet, professeur au Lycée agro-viticole de Bordeaux-Blanquefort et secrétaire de Cepdivin. Nos vignerons seraient donc atteints jusqu'aux tréfonds de leur âme. Et la faute à qui? À Saint Vincent et autres bienheureux, et on pourrait même remonter au déluge pour en attribuer une part de responsabilité à Noé. Car voilà bien le problème : le vin est un élément essentiel de notre civilisation judéo-chrétienne, sous son aspect "civilisation du vin", et les vignerons se représentent, ou sont représentés, comme les garants de cette culture et de cette tradition." [...]

"Les années trente furent aussi une période sombre pour la viticulture, qui aboutit à la mise en place des AOC. Il s'agit alors pour les syndicats viticoles de promouvoir le terroir, notamment en faisant revivre des traditions locales tombées dans l'oubli. Le culte des saints est ainsi "récupéré", mais avec une approche profane et quelque peu mercantile, au risque d'une certaine folklorisation et une soumission au Dieu Mammon du marketing. Leurs homologues du Nouveau Monde ne donnent aucune dimension culturelle ou religieuse au vin, le considérant comme un produit parmi d'autres. Les vignerons français peuvent-ils (ou doivent-ils?) suivre leur exemple ? Symbolisme et productivisme peuvent-ils encore faire bon ménage ? Car il faut bien l'avouer, et cela dit sans blasphémer, que 60 millions d'hectolitres par an, cela fait quand même beaucoup pour le sang du Christ!"


(Source : Claudine Galbrun – Réussir Vigne – Avril 2006 - N° 118).

mise en ligne : 11/04/2006


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