Le colloque qui s’est tenu  le 24 novembre à Vinsobres ( Drôme) n’avait pas d’autre but. Organisé par le Comité des Vignerons pour les vignerons de la région et à l’attention de la presse et du grand public afin que les vérités scientifiquement exactes soient explicitées , que les mensonges soient dénoncés et que l’on puisse en France, au 21° siècle, reconnaître que le vin  pris modérément et régulièrement  n’est non seulement pas néfaste contrairement au déchaînement médiatique (publicité) actuel mais au contraire bon pour de nombreuses maladies qui frappent les français.

Et l’on peut dire que le but des responsables, le président Jean-Louis Piallat en tête, a largement été atteint puisque tous les présents firent assaut de démonstrations aussi brillantes que convaincantes. Pour la partie médicale les professeurs Joël de Leiris de la faculté de Médecine et de Pharmacie de Grenoble et Pierre-Louis Teissedre de la faculté de Pharmacie de Montpellier  s’employèrent à expliciter les travaux passés et présents et les résultats aussi bien statistiques que médicaux, validés et publiés par la communauté scientifique mondiale, donc opposables à tout un chacun comme vérité scientifique universellement admise .

Parmi leurs conclusions ont peut noter qu’un consommation régulière de vin (2 verres de vin par jour en moyenne) est associée à une réduction systématique du risque de complications pour les sujets ayant déjà eu un premier infarctus du myocarde , que les populations consommatrices de vin présentent un taux bas de mortalité pour les maladies cardiovasculaires, qu’elle a une activité protectrice contre l’infarctus du myocarde, les thromboses vasculaires cérébrales. Le professeur Teissedre a aussi détaillé l’état des recherches en cours qui ont mis en évidence le rôle des antioxydants phénoliques  présents dans le vin, rôle de capture directe des radicaux libres , de réduction de l’activité des enzymes oxydatives et de diminution de la concentration en lipides peroxydés dans le plasma. Ce rôle est primordial dans l’effet protecteur des maladies cardio- vasculaires, le rôle de prévention des cancers et maladies dégénératives et de protection de la carcinogenèse en retardant l’apparition de tumeurs cancéreuses. En conclusion le vin peut jouer un rôle de nutrition préventive lorsqu’il est consommé régulièrement avec modération et intégré à l’alimentation. Ce que confirma, par son expérience du terrain, le docteur José Costanzo, médecin de la commune de Vinsobres qui depuis plus de 25 ans constate sur 4 générations le rôle de l’alimentation liée à celle de vin sur ses patients . Et les constats sont optimistes avec une longévité honorable ( deux centenaires depuis deux ans et 10 habitants de plus de 90 ans dont 4 hommes parmi les doyens du village ). Un taux de maladies liées à l’abus d’alcool peu important et une incidence de maladies cardiovasculaires et hépatiques faible.

Les autres interventions ont fait le tour des nouveaux modes de consommation et de la place du vin grâce à Patrick Galant Directeur de l’Université du vin, de la nécessité d’une communication indispensable, y compris sur l’aspect bénéfique du vin mais aussi sur son coté culturel par Michel Bernard , président d’InterRhône et d’Afivin. Christian Paly , président de la CNAOC et du syndicat général des Côtes du Rhône a demandé que le vin ne soit pas diabolisé, rassuré par les propos entendus lors du colloque, que soit mis en place une  véritable politique  de prévention, que les promesses contenues dans le Livre Blanc déposé en Juillet 2004 soient tenues et notamment la mise en place du Conseil Nationale de la Modération alors que Pierre Leclerc demanda avec force que soient prouvés scientifiquement les chiffres que l’on ne cesse de répandre dans les médias, chiffres sujets à inflation constante et relayés sans aucune vérification, tels la place des Français par rapport à la consommation d’alcool ( 7ou 8^ème   en 2004 pour les 15 pays européens), le nombres d’alcooliques, d’alcoolo-dépendants, de décès liés à l’alcool dans les régions viticoles, du nombre d’accidents liés à la consommation de vin , du nombre de verres possibles , de la correspondance entre consommation et accidents avec l’exemple de l’Angleterre qui a 3 fois moins d’accident de la route avec un taux autorisé de 0,8g (contre 0.5 en France).

René Renou, le président du Comité Vin de l’INAO devait relever le climat récent d’attaques en règle contre le vin depuis peu de temps qui relève d’après lui de l’irrationnel. Il a dit aux médecins présents : «  ce que vous dites ne peut pas être publié car si vous êtes scientifiquement exacts, vous êtes politiquement incorrects… ». Les vignerons doivent prendre conscience du nouveau monde qui les entoure, en France et à l’étranger et ils doivent répondre de façon positive et sereine aux défis qui se présentent à eux, pour se positionner dans l’avenir, ne pas donner raison aux ennemis du vin ou aux concurrents commerciaux.

En conclusion , cent cinquante ans après, ont peut donc dire que Pasteur a toujours raison, quand il affirme : «  le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons, à condition qu’il soit consommé avec modération ».

Il était bon que ces choses soient dites. Elles le furent à Vinsobres ce 24 novembre.

zoom
Photo :  2 ème plateau : le Pr P-L.Teissedre, C.Paly, P.Leclerc, R.Renou et P.Bouchet animateur (de g à d).

Retrouvez d’autres photos et les interventions des professeurs De Leiris et Teissedre, du Dr Costanzo et Patrik Galant sur notre site www.vinsobres.fr  - Espace presse